Première Classe Drache, au rapport !

Un immense bateau accosta sur une plage non loin de Liverpool. Il était relativement bien entretenu. Son équipage était essentiellement constitué de mutant, des hommes de Shoshizato, faisant constamment la navette entre New York et l'Angleterre. Siegfried se trouvait à bord, parmi beaucoup d'autre passager sans visage. C'était une manière peu commode pour un soldat d'être débarqué en terrain hostile, certes les conservateurs avait un pieds sur cette île mais bon nombre des passagers faisant le voyage à ses côtés, seraient sans doute ses ennemis de demain. Et les arrivés sur cette île n'étaient pas encore entièrement contrôlé par le treizième bataillon. Le Zephyr se trouvant non loin de lui qui arborait fièrement les armoiries de la CC en était la preuve vivante. Enfin... pour l'heure, Siegfried restait calme, son paquetage sur le dos et une clope au bec. Il gardait un long manteau noir sur les épaules, histoire de dissimuler ses affiliations conservatrices.
Arrivé sur la plage il ne se pressa pas à débarquer, laissant la grosse masse se bousculer. Finalement, une fois que les yeux curieux eurent disparu, il se décida à bouger. Tout en descendant la rampe, il ôta lentement son manteau, laissant ainsi son blouson montrer fièrement qui il était. Il tira un grand coup sur sa clope avant de jeté son manteau qui allait se perdre dans les flots. Entre ouvrant son blouson, il alla y chercher son képi qu'il enfonça sur sa tête rasé. Et cet ainsi qu'il posa ses lourdes bottines sur le sable crissant sous son poids.

Il lui fallu peu de temps pour trouver Liverpool, un peu plus pour tomber sur un gars (encore en vie) et encore plus pour tomber sur quelqu'un pouvant lui indiquer ou trouver un officier du treizième bataillon. On lui indiqua un vieux bâtiment délabré sous surveillance.
Une bonne heure de marche l'y conduisit. Devant il tomba sur une vigie qui lui demanda ses papiers. Un bref contrôle habituelle : tout semblait apparemment en ordre. on l'escorta jusqu'à ce qui devait être une salle d'attente. Sans un mot on lui fit signe de s'installer et l'homme parti, attrapant un émetteur radio qu'il rapprocha de son visage tout en s'engouffrant dans un couloir mal éclairé.

Seul, le soldat de première classe Drache, resta assit sur une chaise grinçante et bancale, le tic tac d'une horloge pour lui tenir compagnie. Et vu comme c'était parti, il allait peut être attendre longtemps. Il avait bien précisé, pendant la fouille, vouloir voir un officier supérieur, mais la vigie fatigué n'avait peut être pas percuté de suite. Pour tout dire, Siegfried était un peu perdu dé qu'il n'était plus sur un champ de bataille... la guerre de la paperasse l'effrayait quelque peu.

Dans cette salle d'attente, la seule source de lumière semblait être l'ampoule en fin de vie suspendue au plafond. Les deux fenêtres sur le mur d'en face avaient été brisé depuis belle lurette, à la place s'y trouvait deux planches de bois.
L'humidité y était omniprésente, et le plafond menaçait de s'effondrer à tout moment. A l'extérieur, on entendait parfois des explosions qui faisaient trembler le sol et n'arrangeais rien à l'affaire. Toutefois et malgré son état de délabrement avancé ce batiment pouvait se vanter d'être encore debout.

Drache du attendre deux bonnes heures lorsque la porte s'ouvrit.
Sur le palier, un homme d'une quarantaine d'années, poussiéreux et mal rasé... mais portant un uniforme d'officier. Il arborait un visage tout sauf amical.

- Drache ? Puis sans attendre de réponse, il poursuivit. Suivez-moi.

Puis immédiatement il quitta le palier pour s'engouffrer dans les couloirs ténébreux. Le soldat attrapa son barda et lui emboita vivement le pas.

- C'est Xonoa qui aurait du s'occuper de vous... enfin faut croire qu'elle est plus occupé avec Conrat.

Ils circulèrent dans les couloirs pendant une dizaine de minutes dans rencontrer âme qui vivent... même pas un garde ou une sentinelle. Ils finirent par arriver devant une porte doté d'une pancarte et sur laquelle on pouvait lire :



- Vous y êtes.

Sans dire un mot, Siegfried suivi cet officier au teint rude et quelque peu antipathique. Le masque stéréotypé par excellence pour un lieutenant. Pourtant, malgré cela, le soldat ne pu s'empêcher de porter un petit sourire en coin, après deux longues heures d'attente dans une pièce aussi chaleureuse que vivante, il aurait remercier n'importe qui passant par la pour animé son ennuie. Il savait attendre, certes, la patience était une discipline nécessaire pour un soldat. Mais malgré sa passivité apparente, c'était un homme impulsif qui préférait le langage du corps aux subtilités du langage.
Le lieutenant, qui ne se présenta pas, le conduisit devant une porte qui semblait être le bureau de cette dite Xonoa.
Siegfried se tourna vers le lieutenant et se mit au garde à vous avant de le saluer comme il se doit.

- Merci, mon lieutenant !

Ensuite, il toqua fermement à la porte.

Stimuli habituelle : interrogation quand à son grade et son matricule. Réaction automatique, le garde à vous, torse bombé, visage ferme. Sa voix cherche une détermination inhabituelle dans le fond de ses poumons et il fini enfin par se présenter. Net, claire et précis ! Qui en dis long en quelque mot.

- Première classe, Drache Siegfried, Madame !

Le salut militaire suit immédiatement. Les muscles se relâchent légèrement, il regarde avec plus d'attention celle qui l'avait questionné. La fameuse Xonoa, une elfe, jolie, tenue impeccable, cheveux attaché.
Il ne prête pas beaucoup plus d'attention et plonge une main maladroite dans la poche intérieur de son blouson. Il en sort un morceau de papier froissé, une lettre d'affection au seins de ce bataillon. Machinalement il la tend à celle-ci et accompagne ce geste de quelques brève explication.

- On m'a affecté à ce bataillon. Débarqué ce matin dans un bateau civile en partance de New York, Madame !

Quelque peu déconcerté et vexé par son statue de bleusaille, il réfléchit un instant, son visage se fronça à peine. Il n'avait pas réellement de longue année de service mais il avait déjà combattu et savait comment ça se passait. Enfin, elle n'était pas au courant de ses états de service. De ses faits d'armes et après tout, c'était vrai, il était "bleu" au seins du treizième en tout cas.
Le soldat sembla se remémorer quelque chose d'important et fila dans l'autre poche de son blouson, il en sorti un dossier plier et également abimé. il le tendit à Xonoa, cela remonterait peut être la triste image que l'elfe avait de lui. Et cela lui éviterait de trop parler quand à son savoir faire.

- Mon dossier, Madame.

Il enchaina rapidement.

- Je faisais parti du 32eme bataillon d'infanterie. Première classe, expert en explosif et d'opération de première ligne !

Quel délicate façon d'affirmer être de la chair à canon. Probablement une des raisons de sa récente affectation. Son ancien officier devait avoir raison, cinq hommes ne suffisent pas à faire tenir un bataillon sur pied...

Salut militaire, torse bombé, toujours la même force et fermeté dans la voix.

- A vos ordres, Madames !

Les ordres avait le mérite d'être rapide et claire. Les armes à feux et le sang qui coule à flot c'était pas pour demain. Soit, un peu de bricolage ne le tuerait pas, tant qu'il avait... Et merde, il avait fumé sa dernière en sortant du bateau. Mauvais départ, très mauvais départ...

Et fois qu'elle lui permit de partir, il se mit au repos, tourna les talons et sorti de la pièce. En route vers Manchester alors... un peu direct comme recrutement. Pas si mauvais départ que ça en faite.